Stage Théâtre 6-12 ans
Bastien et Angélique sont animateurs au Théâtre Le Moderne, à Liège. Pendant les derniers congés scolaires de décembre, ils ont accueilli 30 enfants et pré-ados au théâtre pour un stage d’activités diverses autour d’un but : créer et monter un petit spectacle le vendredi après-midi devant les amis et la famille.
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Je viens d’assister à ce spectacle qui, je dois dire, était assez réussi.
Simple, drôle, varié, efficace et pas prise de tête. On a bien vu que l’accent de la semaine avait été mis sur la création et pas sur une surenchère d’effets techniques, de décors, etc. Une mise en scène simple correspondant à l’âge des enfants et à l’esprit « vacances » de ce stage.
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Je leur ai posé quelques questions sur leur semaine…
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Stage de théâtre américain, pour illustration
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S : Angélique, Bastien, comment vous avez géré la différence d’âges dans ce stage et ce spectacle ? De 6 à 12 ans, c’est large !
A : On a crié (rires).
B : On a crié beaucoup (rires).
A : En fait, on responsabilise les plus grands. Ils prennent en charge les plus jeunes, tu vois. On crée des sous-groupes dans lesquels il y a des grands et des petits. Les grands s’occupent de voir si les petits ont un rôle, ont des choses à dire, etc.
B : En tout cas, en théorie.
S : Ils font vraiment ça ?
A : Oui oui !
B : On part à chaque fois d’une impro qu’ils nous proposent au départ. On leur donne un thème pour les orienter. Puis, pendant la semaine, on retravaille.
S : Un thème pour lancer les impros ?
A : Ils ont un thème par sous-groupe. Ils étaient une trentaine d’enfants donc on avait six groupes de cinq.
S : Ce qui a donné un spectacle de six sketchs.
A : Voilà, chaque groupe travaille son sketch. Nous, on les aide pour la voix, la mise en scène…
S : Qui a choisi la constitution des sous-groupes ? Eux ?
B : C’est nous. En fonction des compétences.
S : C’est faisable de faire des groupes par compétences ?
B : Disons… le peu qu’on a pu voir au début.
A : On forme les groupes le lundi matin, juste après qu’ils se soient présentés.
B : Tu sens quand même ce qu’ils peuvent faire…
A : Mais souvent tu te trompes : tu penses qu’un gamin est très expressif alors qu’en fait, c’est un grand timide. C’est un peu tôt le lundi pour ne pas se tromper.
S : Et donc, en combien de temps avez-vous monté ces six sketchs ?
B : On a répété lundi matin…
A : Mardi toute la journée… Mercredi matin… Jeudi toute la journée et aujourd’hui vendredi pour la générale.
S : Tous les jours donc.
B : Un peu tous les jours oui.
S : Quelles étaient les principales difficultés pour monter ce spectacle ? Et comment vous les avez surmontées ?
A : Les principales difficultés (rires) ce sont les TDA (ndlr : troubles déficitaires de l’attention), les hyperactifs, les dysphasiques (ndlr : trouble du langage ou de la compréhension), sous Rilatine, …
S : Et comment on surmonte tout ça ?
A : De la patience ! On garde quand même en tête que ce sont leurs vacances. C’est normal qu’ils soient un peu fatigués, qu’ils aient envie de faire les fous.
B : On essaie de ne pas faire de répétitions trop longues non plus.
A : Beaucoup de moments de pause ! En général, on travaille maximum une heure. Après ça, on les perd donc on les laisse jouer, on organise des jeux par sous-groupe.
S : Des activités « hors théâtre » ?
B : Oui, par exemple mardi il y avait une activité bricolage, coloriage. Ils participaient à la création du décor du spectacle. On fonctionnait en alternance : on répétait avec deux groupes, deux groupes allaient en bricolage et les deux derniers groupes en récré.
S : Pas vraiment de difficultés pour monter le spectacle, si je comprends bien, mais plutôt pour gérer la semaine ?
B : Oui !
A : Oui ! La majorité des enfants sont cool mais … il y a des difficiles ! (rires)
S : Merci à vous deux et bravo !
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Crédit photo :
Enfants acteurs : Fort George G. Meade Public Affairs Office
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