L’an dernier, je vous parlais déjà du show annuel de la Haute École HELMO de Liège, auquel participent les étudiants désireux de se dépasser en créant une comédie musicale. J’ai à nouveau coaché les jeunes cette année en me limitant cette fois à l’aspect musical. La gestion plus globale du bateau était sous les mains d’Audrey Levêque.
Allons lui poser quelques questions, à elle ainsi qu’à deux étudiants de l’aventure, et retenons les “paroles du sage”. Les photos sont signées Adrien Coucke.
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AUDREY
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*** Paroles du sage ***
Lâchez prise sur certaines choses, à l’impossible nul n’est tenu.
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Audrey est artiste chanteuse. On a déjà pu la voir dans de grands musicals tels que Sister Act à Paris (Stage Entertainment). Elle n’avait jamais vraiment mis en scène avant cette expérience à l’Helmo. Je l’interpelle en plein montage technique, entre deux couloirs.
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Sébastien | Audrey, je crois savoir que c’est ta première en tant que « metteuse en scène ». |
Audrey | Oui. |
Sébastien | Tu gères les acteurs, les lumières, la scéno en général, les micros, tout… Qu’est-ce qui est le plus difficile ? |
Audrey | Le plus difficile pour moi c’est qu’en répétition, quand je regarde une scène, mon focus passe d’une chose à l’autre. Je rate forcément d’autres choses. Si je fais le focus sur les costumes par exemple, je peux rater le fait que la chanson ne s’est pas bien passée ou une mauvaise réplique, une intention, un regard, la choré, que sais-je. C’est donc ça le plus difficile, d’avoir des yeux partout à la fois. |
Sébastien | Comment tu as surmonté ça ? |
Audrey | Face à la difficulté globale de gérer tout, j’ai lâché prise en me disant que c’était impossible d’avoir la même attention partout. Impossible que ce soit parfait. J’ai lâché cette idée de perfection en me disant « on fait du mieux, ce sera comme ce sera ». Bien sûr, je demandais parfois de recommencer. Si la scène était terminée et que j’avais raté complètement la chanson… bon beh okay on la refait « pour la chanson ». |
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DENIS
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*** Paroles du sage ***
La technique, un métier à part entière.
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Denis est un étudiant de la haute école. Il s’est porté volontaire pour être assistant lumières. Je lui vole deux minutes entre la scène et la régie.
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Sébastien | Donc tu t’es porté volontaire pour les lumières. Dis-nous tout : c’est la première fois ? Quelles sont tes études ? |
Denis | J’étudie ingénieur industriel et oui c’est la première fois. |
Sébastien | Quelles raisons t’ont menées à cet aspect du show ? Aspect très important que personne ne remarque en général. |
Denis | J’apprécie le côté technique des spectacles, le backstage m’intéresse. J’ai toujours été attiré par l’ombre, ce qui se passe derrière la scène. C’est vraiment un milieu à part du spectacle que personne ne connaît. |
Sébastien | Et c’est vraiment ta première en backstage ? |
Denis | J’ai eu une petite expérience en secondaire. J’avais aidé dans les coulisses, j’étais aux rideaux. J’avais bien aimé l’ambiance des coulisses, je trouvais ça vraiment chouette. Ici, j’ai voulu réitérer cette expérience. |
Sébastien | Aujourd’hui tu es en régie, carrément. Un peu différent. |
Denis | Oui oui, ce qui m’a fait vraiment plaisir c’est d’être avec Philibert, le technicien du Centre Culturel de Chênée, qui m’a montré comment fonctionne le matériel, etc. J’ai vraiment découvert que c’était un métier à part entière en fait et pas seulement un hobby. Je suis impressionné par tous les moyens mis en place, les lampes, l’électricité. L’expérience est globale : technique, artistique, humain |
Sébastien | C’est quoi la principale difficulté de ta place ici ? |
Denis | Sûrement la communication. En gros, j’étais chargé de prendre les lumières du spectacle… |
Sébastien | Décider quelles lumières ? |
Denis | Non, on a fait ça en groupe. Mais aujourd’hui pendant les répétitions techniques, j’écrivais ce que Audrey voulait comme ambiance, sur quelle partie de la scène, etc. |
Sébastien | Et qu’est-ce qui était difficile ? |
Denis | Le fait qu’il y ait beaucoup d’informations. |
Sébastien | Comment tu as surmonté ça alors ? |
Denis | On est resté sur des choses simples en fait. Eliott, le régisseur lumière, a fait un super boulot. C’est vraiment top de travailler avec lui. On sait directement de quoi on parle. Quand moi je lui parlais d’une certaine ambiance, lui voyait directement et me montrait techniquement comment il la traduisait, il avait plein d’idées. |
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OCEANE
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*** Paroles du sage ***
Profiter du moment car il passe vite !
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Océane est une autre étudiante de l’Helmo. Elle était comédienne-chanteuse et se retrouvait donc sur la scène du spectacle. Je la retrouve dans les loges, à une heure du lever de rideau.
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Sébastien | C’est la première fois que tu es sur scène ? |
Océane | Une comédie musicale, oui. Par contre j’ai déjà chanté sur scène, plutôt en concert. |
Sébastien | Qu’est-ce qui change pour toi, par rapport à un concert ? |
Océane | Déjà, il y a du théâtre. C’est beaucoup plus difficile. Il faut pouvoir changer de costumes etc. tandis qu’en chanson, même si on est dans la peau de personnages et dans des émotions qui varient, on ne retrouve pas cet « ensemble ». C’est beaucoup plus speed et sport ! |
Sébastien | Est-ce que c’était ta principale difficulté ? Le côté speed ? Depuis qu’on a commencé à se voir, en novembre. |
Océane | C’est le plus difficile ici, sur la fin. Sur la longueur, le plus difficile était plutôt de ne pas mêler la vie privée à notre expérience de création-répétitions, de se donner à 100% quand on arrive aux sessions. J’ai eu des difficultés à gérer le fait de mettre de côté le privé. |
Sébastien | Difficile de faire le blackout sur ta vie perso pendant les répétitions ? D’incarner tout d’un coup quelqu’un d’autre et d’oublier le reste ? |
Océane | Oui c’est ça. |
Sébastien | Comment tu as réussi à gérer ça ? |
Océane | Je crois que je n’ai pas hyper bien réussi (rires). |
Sébastien | On peut dire que tu as réussi, d’une certaine façon. Tu es prête à monter sur scène dans quelques minutes là. Qu’est-ce qui t’a menée entière et vivante jusqu’ici ? |
Océane | J’ai culpabilisé d’avoir été de mauvaise humeur aux répètes, de ne pas être à fond. Je me suis dit « merde, c’est une aventure ! », j’ai essayé de me remettre un peu dans le bain et puis « c’est maintenant et après c’est fini » donc… |
Sébastien | Eh oui ! Il faut profiter du moment. |
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