4 sur 5 pour mon défi « Créa avec de jeunes adultes – 1 résumé par jour ». Nous sommes jeudi !

L’histoire et les idées des étudiants, agrémentées de nos aiguillages d’animateurs artistiques, demandent un écran, des projections, des changements de décor, des micros, etc.

C’est là que la technique intervient. Heureusement, nous savions d’avance que nous Groumepouvions compter sur Gabriel Renard (www.thepassingplace.be) qui nous a déjà suivi dans nos délires musico-théâtraux dans le passé, en dehors de ce contexte d’école supérieure.

Nous ne nous sommes donc pas inquiété beaucoup en amont mais il est quand même un moment où certaines questions sont inévitables:

 

  • qui est capable de quoi pour les décors ?
  • de quels jeux de lumière disposons-nous pour « remplacer » les décors physiques?
  • sur combien de place pouvons-nous compter pour caser des décors dans les coulisses, en sus d’une trentaine de personnes ?
  • quel est le maximum de pistes que l’ingénieur et la table de mixages peuvent gérer ?
  • y a-t-il un écran réellement utilisable dans la salle ? En projection ou rétro-projection ? Est-il amovible ? A combien de mètres au-dessus de la scène pend-il ?

Bref, il n’était pas trop tard pour recevoir la visite de notre technicien, ce jeudi.

Après les considérations techniques, nous avons simplement regardé quels étaient les « plus gros morceaux du show » pas encore terminés ou même pas encore commencés. C’est par cela que deux sur trois animateurs, dont moi, avons débuté les ateliers. Le troisième,  (la, en l’occurrence) s’est attelée aux premières réelles « mises en scène », pour des passages regroupant les personnages principaux, ce qui a permis de mieux les définir, d’explorer leurs caractères respectifs, leur « sous-texte ».

Les gros morceaux pour moi, animateur musicien, consistaient en, d’une part fortement allonger un solo chanté pour en faire un plus long solo… qui se transforme à la fin en duo; d’autre part créer, à partir du travail des étudiants, un mash-up de deux chansons connues, à savoir Falling in Love With You d’Elvis Presley et Rehab de Amy Winehouse pour ensuite en disperser les lignes chantées le long d’une scène parlée.

Pendant ces deux principaux travaux, les autres groupes de travail de jeunes adultes sont Rachell-Allysonvenus ponctuellement me poser leurs questions, tantôt sur des placements de syllabes en mélodie, tantôt sur le réel sens de leur chanson par rapport à la trame, tantôt sur la construction délicate d’un refrain dans une chanson où le couplet a déjà tout d’un refrain 🙂

Un dîner en travaillant et une interview plus tard (mêmes les journalistes de l’école participent), nous nous penchons, une animatrice et moi, sur un nouveau « gros morceau », que nous ne pouvions plus « donner en travail » aux participants. Pourquoi ? Parce qu’on est jeudi et que ce morceau est entièrement construit sur des codes de la comédie musicale qui, si nous les avons exposés au groupe, restent encore trop impalpables pour l’ensemble.

Il s’agissait de faire chanter Aretha Franklin sur un air qui lui est propre mais sur des paroles « de narratrice ». Mme Franklin, telle un chœur grec, telle une muse du film de Disney « Hercules », raconte et commente l’histoire en ellipse qui se déroule sous les yeux du public. Pendant ses vocalises se déroule sur scène toute une histoire de réunions de personnels, d’échanges d’idées et de réticences d’employés.

Trois difficultés nous ont poussé à effectuer le travail nous-mêmes, dans ce contexte de rush.

  1. L’invention des paroles en français sur une mélodie connue sur des mots anglais.
  2. Les dialogues des scènes qui s’entremêlent avec les lignes chantées.
  3. Le jeu diégétique/extra-diégétique quasi inévitable dans ce genre d’exposition humoristique au public : la narratrice ne fait pas partie de la scène mais interagit quand même, à des moments clés, avec les personnages de la scène.

Nous n’avons pas terminé.

A 15 heures, c’était le rendez-vous collectif pour exposer devant le groupe ce qui était créé, dans l’ordre dramaturgique.

A ce stade, c’est encore parfois les compositeurs et paroliers qui présentent les chants, les interprètes n’ayant pas forcément eu l’occasion de prendre connaissance.


Julie-Jordan-Scott
Cette première « lecture » de tout le spectacle par les créateurs est bancale. C’est tout à fait normal.
Si vous êtes animateur d’ateliers de créations, gardez à l’esprit que c’est un nouveau moment où vous devez faire avancer la barque sans la laisser ralentir. Vous ne pouvez pas vous arrêter, ne serait-ce que pour un enchaînement d’accords ou une petite question de texte, au risque que le bateau prenne l’eau. Vous avez une heure ? A la fin de cette heure, chacun a présenté ce qu’il a à présenter, en l’état. Sinon, c’est l’inondation de questions en tout genre. Encore une fois, c’est normal, surtout pour des comédiens/chanteurs/compositeurs/auteurs amateurs.


Cher lecteur, à demain
pour le dernier jour, celui où on responsabilise les jeunes créateurs sur les outils avec lesquels ils doivent rentrer chez eux pour bosser.

En effet, ils vont pouvoir « souffler un peu » en travaillant les chants et les textes à domicile, jusqu’aux répétitions devant nous, leurs animateurs. Ces répétitions seront rares et courtes, donc le matériel que chacun aura à sa disposition pour travailler doit être bon. Il ne peut pas laisser la place à des doutes autres que ceux liés directement à la mise en scène.

A demain, disai-je… mais je regarde ma montre… on est déjà demain ! 😀

Sébastien

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Crédits photos :
1 : Groume
2 : Rachel Allyson
3 : Julie Jordan Scott