La machine à brouillard (1/5) : oui ou non ?

 

 

Vous êtes enseignant(e). A priori, vous n’y connaissez pas grand-chose dans les termes techniques du spectacle. Ou peut-être que vous vous y connaissez mais vous ne souffrez pas d’un petit rappel, de temps à autres 😉

 

C’est à ça que va servir cet article en trois parties.

 

D’abord, nous allons voir de quel type de machine vous avez besoin, en fonction de l’utilisation que vous voulez en faire.

 

Ensuite, dans l’article numéro 2, nous parlerons du prix et de la façon de se procurer une machine.

 

Article 3 : nous nous pencherons sur la santé des élèves (et des profs, d’ailleurs) et sur les nombreuses interrogations qui entourent l’utilisation de la « fumée », notamment la composition des produits.

 

Nous irons voir quelques autres moyens de créer de la fumée ; article numéro 4. J’y détaillerai aussi l’ensemble des sources qui m’ont servi à rédiger cette série.

Dans le bonus (partie 5), je vous donnerai des exemples concrets en photos et vidéos de ce qu’on peut faire avec de la fumée 🙂

 

Vous êtes prêts ? C’est parti !

La machine à brouillard, c’est quoi ?

 

Nous allons parler ici des appareils qui génèrent et projettent de la fumée plus ou moins dense. Pour être clair, nous mettons tout de suite de côté les fumées diffusées par effet de combustion (effet de pyrotechnie dont on se sert normalement rarement en milieux scolaires) ; ainsi que par les projections de gaz qui se condensent (comme quand on ouvre la valve d’une bouteille de CO2 liquide, ce qui est également déconseillé dans nos espaces confiés aux jeunes, non ? 😉

 

Le dispositif qui nous intéresse utilise aussi la condensation, mais d’une autre manière.

Si vous n’avez vraiment aucune idée de quoi on parle, rappelez-vous votre dernier spectacle, votre dernier concert ou votre dernière soirée halloween. Vous n’avez pas trouvé l’ambiance un peu spéciale ? Qu’est-ce qui fait que vous avez été plongé dans l’atmosphère dès votre entrée dans la pièce/la salle ?

 

Il y a fort à parier que cet effet était dû à une telle machine.

 

 

Mais elle sert à quoi ? Et en quoi peut-elle m’être utile ?

 

Tout d’abord, il faut qu’on s’entende sur le mot « brouillard ».

pet-et-fumee

 

Machine à fumée, fumigène, machine à boucane (au Québec), machine à brouillard, … considérons tous ces termes comme « génériques » puisqu’ils sont employés par tout le monde pour décrire l’effet de nuage obtenu sur une scène ou dans une salle. Quand votre voisin vous parle de la « fumée dans la salle », peu importe.

 

Mettons maintenant notre casquette de techniciens pour pointer quelques distinctions.

 

 

1. Le brouillard

 

Vos élèves de l’atelier rock sont en concert. La salle est dotée de projecteurs (quelle chance !) Vous voulez « matérialiser » les faisceaux lumineux ; leur donner du corps, de la vie, de la présence… C’est bien le brouillard qu’il vous faut.

 

La machine, souvent placée en coulisses, projette en continu ou par jets, une dose de particules fines qui, au contact de l’air ambiant, prend la forme d’une brume peu dense, diffuse.

brouillard

La plupart du temps, on se servira d’un ventilateur (un mandrilloptère, pour être exact 😉 pour diffuser le brouillard dans toute la salle. L’opération se fait bien avant l’arrivée du public. Certaines grandes salles mettent une journée à s’enfumer.

 

Si vous voulez donner du corps à votre scène grâce aux lumières, c’est la solution pour vous.

 

 

2. La fumée

 

On parle de fumée quand on a une matière plus dense, plus opaque à la sortie de la machine. On l’utilisera pour un effet plus ponctuel, pour faire disparaître un comédien, par exemple.

 

Et si on en met beaucoup, de fumée ? Ça peut faire du brouillard ?

 

La réponse est oui.

S’il est impossible de faire « de la fumée » avec une machine à « brouillard », vous pouvez aisément faire du brouillard avec une machine à fumée. Vous allez simplement « casser » la fumée de la machine avec un mandrilloptère (ventilateur) pour envoyer les particules dans toute la salle. C’est très simple.

Mandrilloptere

Mais à quoi sert vraiment la machine à brouillard, alors ?

 

Eh bien, si on en croit les forums de discussion sur le web, les particules que crée celle-ci sont très fines, plus légères que celles de la machine à fumée. Elle a donc besoin de moins de liquide pour fonctionner efficacement. Gain économico-pratique 😉

 

 

Alors, utile ou pas ?

 

Devez-vous en mettre ou pas ? Cela dépend de vos goûts et du style de spectacle. Alors que c’est quasi obligatoire pour donner de l’effet dans un concert avec lumières, c’est très accessoire dans le théâtre pur. Mon conseil : si vous êtes dans le style cabaret, avec une alternance de numéros très variés, n’en mettez pas, à moins d’avoir une super installation sono et lumière qui va avec, donc une grande salle.

 

En dehors du typique « concert » avec instruments branchés (ou pluggés), on retrouve l’effet brouillard dans le style « music-hall », comédies musicales, etc. Dans ce cas, les parties « théâtre » du spectacle ne souffrent pas du tout de la fine couche de particules dans l’air car les éclairages sont bien pensés en fonction.

 

En plus…

Notez qu’en anglais, on distingue parfois smoke (particules solides qui volent dans l’air, obtenues par combustion, comme effet pyrotechnique…en gros quand ça brûle quoi); fog (brouillard dense et assez compact, comparable à ce que nous appelons « fumée » dans cet article); et brume (comparable à ce que nous appelons « brouillard » dans cet article). Comme vous le verrez dans la suite de l’article, tant que vous achetez le bon produit pour la bonne machine, ça va 😉

 

Dans la deuxième partie de l’article, vous apprendrez comment choisir et vous procurer votre machine, notamment en fonction du prix. A très vite !

 

 

Crédits photos :

Machine Hurricane : Stephen Dettling
Attention : atomicity
Brouillard : Uppy Chatterjee
fumée : mrmayo
mandrilloptère : wikimedia