Texte de Nadège Lepeudry ; Illustrations de Flora Huynh
Éditions Tétras, 2010
Spectacle tout en pédagogie
avec Millefeuille l’Écureuil
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Un livre tout à fait transposable
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À priori, on peut se demander pourquoi j’écris une chronique sur un livre qui n’est absolument pas destiné à être transformé en spectacle, mais c’est ça qui est intéressant. Ça demande sans doute un peu plus de travail et de réflexion qu’une pièce de théâtre toute écrite, commandée et reçue par la poste… mais la créativité de la classe s’en verra multipliée… La vôtre aussi, d’ailleurs.
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Une autre bonne raison de vous le présenter, c’est que je m’en suis moi-même servi comme fil rouge à mon spectacle de chorale de mai 2016, et bien que le livre lui-même s’adresse aux enfants dès 6 ans, mes choristes étaient âgés de 6 à 18 ans ! Même si une maman m’a fait la remarque qu’elle trouvait l’histoire peu adaptée pour des ados, je pense que la majorité du public et surtout des choristes a bien compris l’intérêt de parler des mamans, de la séparation au moment où on quitte le nid, de la préciosité de la famille. D’ailleurs, le spectacle prenait une résonnance toute particulière chez les plus grandes chanteuses, jeunes adultes, qui allaient bientôt quitter leurs parents pour entrer aux études.
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Les dialogues : de bonnes répliques scéniques
Comme beaucoup de livres pour enfants, les dialogues sont truculents et trouveront tout à fait leur place sur une scène. N’hésitez pas à les rendre encore plus drôles, en précisant au public (dans le programme papier, par exemple) que vous avez « adapté » le texte.
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- Côa Côa …
- Zut, elle ne comprend rien cette grenouille ! (s’écrie Millefeuille)
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Identification des enfants
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Ce qui rend l’adaptation scénique possible, même « facile » à certains égards, ce sont les liens avec la vie quotidienne des écoliers. On peut faire référence au vécu des jeunes en parlant d’un enfant qui veut quitter le nid car il trouve sa maman trop encombrante. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? J Voici deux exemples :
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- « Mais lâche-moi Maman. Je n’ai plus trois semaines, je ne suis plus un bébé ! »
. - « Et le père ? Il ne s’occupe pas des petits.
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Présentation
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Deux pages en vis-à-vis. Celle de gauche est illustrée par de magnifiques dessins non « infantilisés » (on est loin de la mode japonaise) ; celle de droite regorge d’explications supplémentaires pour les enfants intéressés et pour les parents. Ainsi, en fonction de l’âge du jeune lecteur ou des jeunes comédiens, l’adulte que vous êtes pourra trier les informations et ne retenir que celles qu’il/elle estime en adéquation avec le show qui se prépare. Même si tout ne se retrouve pas sur scène, la lecture en classe peut mener à de nombreuses activités pédagogiques.
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Parlons pédagogie !
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Même les adultes seront contents des piqûres de rappel. La différence entre un lièvre et un lapin ; entre une grenouille et un crapaud ; le cri de la grenouille ; la martre (oui, moi j’ai même appris des noms d’animaux) et évidemment toutes les techniques de protection des petits qui constituent l’essence de ce livre.
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Un point très intéressant dans ce livre est que le petit écureuil finit par croiser le chemin d’un être humain. Si ce n’est d’être le dernier « animal » du bouquin, le jeune Oscar ne souffre d’aucune distinction particulière et est présenté comme un mammifère dont la maman doit parfois élever la voix pour se faire entendre. Une bonne façon de relativiser et de prendre de la hauteur pour les jeunes élèves.
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Spectacle à Tiroirs
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Le bouquin ne parle pas que d’écureuils, loin de là ! On fait aussi un tour chez le faon, le grèbe huppé, la bécasse, le chevreuil… Chaque animal vous offre son lot d’idées de mise en scène. Voici quelques exemples :
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- Le grèbe huppé et son pyjama rayé : une belle idée de costume, non ?
. - La bécasse, contrairement à ce que son nom laisse penser, parvient même à tromper le renard quand il s’agit de protéger ses petits. Vous vouliez traiter des préjugés ?
. - Les jumeaux chevreuils : sautez sur l’occasion si vous en avez en classe !
. - La fourmi qui travaille tout le temps ! Sifflez en travaillant…
. - La maman ours qui frappe carrément ses oursons s’ils ne font pas sages ! Bon, attention à ce que vous demandez aux élèves de faire bien sûr ! Il existe des techniques de fausses gifles très convaincantes ! J
. - Les marcassins qui courent en file, derrière maman sanglier ! À la file indienne, indienne, indienne…
. - Les « mamans chauves-souris se rassemblent en colonies où les papas ne sont pas admis ». Ça ne vous rappelle pas certains films ? Ou peut-être certains vendredis ? (…)
. - La maman coucou qui dépose son petit dans un nid construit par un autre oiseau. Waouw ! Bonjour les quiproquos ! Une pièce de Feydeau qui commence ! J
. - La cane qui se camoufle pour ne pas être vue… (on appelle ça un « canouflage »… okay je sors)
. - La martre qui est très curieuse J Je suis sûr que vous voyez déjà à qui donner le rôle…
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Les pérégrinations de l’animal vous inspireront facilement un spectacle à tiroirs. Nous avons déjà parlé de ce type de spectacle dans lequel on peut (presque) tout mettre. L’histoire est une aventure où le héros (Millefeuille) rencontre des tas de personnages secondaires (les autres animaux) qui lui apprennent plein de choses, sous prétexte d’une quête généralement peu musclée. Il n’y a pas de livret ! diraient les experts. J Si vous avez besoin d’un exemple typique, c’est le principe même des spectacles de Chantal Goya. On perd Mathieu, on cherche Mathieu : sur la route, on rencontre toutes les créatures probables et improbables de la forêt magique… Chacune d’elle chante sa chanson.
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N’hésitez donc pas à alimenter le show de chansons sur la forêt, l’automne, les animaux, les écureuils, les mamans, etc.
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Et voilà, y’a plus qu’à…
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Bon travail !
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Sébastien
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****** Crédits photos ******
écureuil : RGfred
famille : yva Denfs
tiroirs : txinkman
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